L’Australie a déclaré qu’elle était fortement opposée au projet de la Commission Baleinière Internationale qui envisage d’autoriser le Japon à mener une chasse côtière à la baleine en échange d’une réduction de ses quotas de chasse près de l’Antarctique.


L’Australie s’opposera à un accord de compromis qui permettrait au Japon de reprendre la chasse côtière aux baleines à la condition qu’il diminue ses quotas de chasse à la baleine près de l’Antarctique, d’après ce qu’a déclaré le Ministre de l’Environnement australien, Peter Garrett, lundi. Un groupe de la Commission Baleinière Internationale cherchera à trouver un accord lors de son meeting annuel la semaine prochaine, pour permettre au Japon de chasser les baleines de Minke près de ses côtes à condition qu’il mette un frein à sa très controversée chasse annuelle « scientifique ».

« L’Australie et d’autres pays sont très inquiets de cette proposition » a déclaré Peter Garrett lors d’un discours prononcé à l’Université Nationale d’Australie, dans la perspective du meeting de la Commission Baleinière Internationale qui aura lieu à Madère au Portugal ». « L’Australie ne considère pas que la légitimation de la chasse à la baleine scientifique, ni le fait d’arrêter de chasser des baleines dans une partie du globe pour en chasser ailleurs, soit une solution aux questions auxquelles tente de répondre la Commission Baleinière Internationale, ni un moyen de faire progresser la conservation des baleines dans le monde » a-t-il déclaré.  

L’Australie, qui a menacé de poursuivre en justice le Japon, pourrait faire pression à Madère pour que la chasse « scientifique » à la baleine menée par le Japon soit examinée par la Commission Baleinière Internationale, qui a été créée en 1946 pour essayer de protéger les populations de baleines, proches de l’extinction, d’après Peter Garrett.  

Le Japon a introduit de manière unilatérale une chasse à la baleine à visée « scientifique » pour contourner un moratoire international mis en place par la Commission Baleinière Internationale concernant la chasse à la baleine commerciale en 1986. Le pays avait alors prétendu qu’il avait le droit de surveiller l’impact des baleines sur son industrie de la pêche.  Le Japon sera mis sous pression par les nations opposées à la pratique de la chasse à la baleine, tels que le Royaume-Uni et les Etats-Unis, à Madère, ces pays voulant que le Japon mette fin à cette pratique qu’il considère pour sa part comme une tradition culturelle importante.  Les écologistes disent que le massacre annuel de près de 1000 baleines, dont certaines appartiennent à des espèces menacées, camoufle en réalité une chasse à la baleine commerciale, une grande partie de la viande de baleines finissant toujours dans les assiettes des restaurants.  

Les nations opposées à la chasse à la baleine s’inquiètent également des avertissements lancés par les responsables de Corée du Sud qui souhaitent reprendre la chasse à la baleine au large de leurs côtes si la Commission Baleinière Internationale approuve le projet du Japon. Peter Garrett a déclaré que le gouvernement australien envisageait toujours de mener une action en justice devant un tribunal international contre la chasse à la baleine, mais cherchait d’abord une solution diplomatique avec le Japon, qui est son principal partenaire commercial. Les deux pays ont déjà échangé des piques diplomatiques concernant la chasse à la baleine ces dernières années, le Japon demandant à l’Australie de punir plus sévèrement les militants opposés à la chasse à la baleine, qui s’en prennent régulièrement à la flotte de chasse du Japon. « La préférence du gouvernement va à la solution diplomatique parce que nous pensons qu’actuellement des progrès plus importants peuvent être faits et plus rapidement, par le biais de la Commission Baleinière Internationale » a déclaré Peter Garrett.  « Nous n’excluons pas la possibilité d’utiliser l’option d’une action en justice, si, à la fin de la journée, le Japon ne se joint pas à nous ».

Source : Actualité News Environnement (16.06.09)

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