Le procès de deux militants de Greenpeace pour un vol de chair de baleine s’est ouvert lundi au Japon, une affaire présentée comme « politique » par l’association qui dénonce un trafic de viande de cétacé organisé par des pêcheurs.

Junichi Sato et Toru Suzuki, deux opposants à la pêche à la baleine pratiquée par le Japon dans l’Antarctique, ont plaidé non coupable à l’ouverture de l’audience au tribunal d’Aomori (nord), dans la région côtière où l’affaire s’est produite. L’accusation leur reproche d’avoir dérobé en avril 2008 une boîte contenant 23,5 kg de chair de baleine, d’une valeur de près de 2.000 euros.  Les deux militants disent avoir voulu prouver l’existence d’un trafic illégal organisé par des membres d’équipage du Nisshin Maru, navire amiral de la flotte baleinière japonaise.

Sato et Suzuki avaient remis ensuite cette boîte comme « pièce à conviction » à un procureur de Tokyo qui avait ouvert une enquête. Selon Greenpeace, une partie de la viande stockée dans le navire à quai était écoulée sous le manteau, alors que la chair de baleine est normalement cédée à des grossistes à un prix fixé par l’Institut pour la recherche sur les cétacés, soutenu par les pouvoirs publics. Mais les deux militants ont malgré tout été arrêtés, le 20 juin, pour entrée illégale sur une propriété privée et vol, et l’enquête sur l’éventuel trafic avait été classée sans suite le même jour.

« C’est une affaire politique », a affirmé Suzuki, dans une interview réalisée avant le procès. « Nous avons pris la boîte comme preuve de l’existence d’un trafic sur le dos du contribuable japonais, et c’est nous qui sommes jugés ! », a-t-il dénoncé.

Greenpeace a organisé ces derniers mois des manifestations de soutien aux « deux de Tokyo » devant plusieurs ambassades japonaises. L’organisation veut démontrer lors du procès que la pêche à la baleine, pas rentable, est soutenue à bout de bras par les finances publiques.

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Source : lefigaro.fr  (15.02.10)

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