L’Islande – NB : l’un des rares pays à pratiquer la chasse baleinière à des fins commerciales –  a obtenu jeudi le feu vert à l’ouverture de négociations pour son entrée dans l’Union Européenne. Les dirigeants européens ont pris la décision lors d’un sommet à Bruxelles, moins d’un an après que Reykjavik a demandé à adhérer à l’UE.

L’île pourrait ainsi devenir le 29e Etat de l’Union après la Croatie, qui doit être le prochain membre à la rejoindre, en 2011 ou début 2012.

Le texte des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE « salue » la candidature de Reykjavik, estime que l’Islande « remplit les critères » pour aller de l’avant et « décide que les négociations d’adhésion doivent être ouvertes ».

L’Islande est déjà à un stade avancé de rapprochement avec l’UE et son adhésion devrait pouvoir se faire rapidement et facilement : elle participe au marché commun depuis plus de quinze ans, par le biais de l’Espace Economique Européen. Elle est aussi membre de l’espace Schengen sans passeport et applique près des trois quarts des lois européennes nécessaires à une adhésion.

L’Islande avait déposé en juillet 2009 sa demande de candidature à l’UE dans l’espoir surtout d’adhérer à la zone euro. Les discussions préalables à l’ouverture des négociations ont été ralenties par un conflit avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni au sujet de l’indemnisation de leurs ressortissants victimes de la faillite de la banque islandaise en ligne Icesave.

Londres et La Haye ont avancé les sommes et souhaitent être remboursés. En mars, 94% des électeurs islandais ont rejeté une loi d’indemnisation. Avant que l’Islande devienne membre de l’UE,  » il faudra qu’elle réponde à ses obligations à l’égard du Royaume-Uni et des Pays-Bas », a souligné le Premier ministre néerlandais Jan-Peter Balkenende jeudi à Bruxelles.

Le texte adopté jeudi par l’UE mentionne le fait que l’Islande devra remplir les obligations « identifiées par l’autorité de surveillance de l’AELE », l’Association Européenne de Libre Echange, qui a lancé une procédure en infraction contre Reykjavik à propos d’Icesave.

Les pourparlers promettent d’être aussi particulièrement ardus sur la question de l’accès des pêcheurs européens aux zones exclusives de pêche islandaises riches en cabillaud, auxquelles l’île tient jalousement, ainsi que sur la question de la pêche à la baleine, rejetée par l’UE.

Les Islandais, qui seront consultés par référendum, se montrent de moins en moins enthousiastes à l’idée de faire partie de l’UE : selon un sondage réalisé entre le 8 et le 10 juin, 57,6% des Islandais sont pour un retrait de la candidature à l’UE.

 

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Source : france2.fr (17.06.10)

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