L’Union européenne a décidé lundi en début de semaine d’ouvrir des négociations en vue de l’adhésion de l’Islande. Ces négociations comportent 35 chapitres et elles s’annoncent problématiques sur la pêche et l’agriculture. L’Islande veut protéger ses zones de pêche à la morue et continue à chasser la baleine, ce que l’UE a banni.

A quai, une trentaine de saisonniers équipés de longues machettes, attendent fébrilement. Les deux mammifères ont été pêchés la veille, il va falloir faire vite.

En un temps record – à peine deux heures – le premier cétacé débarqué, un mâle de 50 tonnes et de 61 pieds de long, sera treuillé sur une plateforme, analysé, dépecé puis tranché en steak de 15 kg. Une fois emballée et congelée, la viande sera expédiée au Japon, premier consommateur de baleine au monde.

De l’Islande au Japon, les étapes de la chasse à la baleine Le visage sec et bruni par la mer, Kristjan Loftsson est là. Il a les yeux qui pétillent. A 67 ans, cet armateur qui a chassé son premier cétacé à l’âge de 13 ans est le plus important pêcheur de baleine d’Islande.

Pendant vingt ans, il a attendu, prêt à appareiller dans le port de Reykjavik, que l’Islande passe outre le moratoire international décidé en 1982 pour préserver l’espèce.

C’est chose faite depuis 2006, date à laquelle l’Islande a décidé de reprendre la chasse à la baleine. Au bord de la faillite, le pays a même augmenté de manière spectaculaire l’an dernier ses quotas de pêche. En 2009, 150 rorquals (la limite maximale autorisée par le gouvernement) ont ainsi été harponnés dans l’Atlantique Nord par les pêcheurs islandais, dont 125 par la seule flotte de Kristjan Loftsson. « Ces quotas permettent largement la reproduction de l’espèce. Il y en a 20.000 au large de l’Islande », argumente Kristjan Loftsson.

Au début de l’été, la Commission baleinière internationale, réunie à Agadir au Maroc a tenté de ramener à la raison  l’Islande, la Norvège et le Japon en plaçant leur pêche sous son contrôle. Mais aucun compromis n’a émergé. De son côté l’organisation Greenpeace, soucieuse de préserver les cétacés menacée à ses yeux d’extinction par une pêche outrancière, maintient la pression.

L’ONG menace régulièrement d’envoyer un navire en campagne dans les eaux islandaises. Kristjan Loftsson se souvient des courses poursuites entre ses baleiniers et le « rainbow-warrior » à la fin des années 70 : « nous les avons traîné devant les tribunaux. Depuis, ils ne sont jamais revenus ! ».

La chasse à la baleine a peu de chances de disparaître. Les Islandais n’y trouvent en tout cas rien à y redire. Au contraire, frappés par la crise et la dévaluation de leur monnaie qui a fait exploser le prix de la viande de boeuf importée, les Islandais ont ces derniers mois consommé plus de viande de baleine.(C) Dagur Brumpfsson-Ryan Harvey_Flickr-trevor_clerck77_FLickr.jpgSource & diaporama : lexpansion.com   (28.07.10) A noter, en complètement de cet article qui omet un point important :L’Islande est la capitale européenne du whale-watching, l’observation des cétacés en mer, qui constitue un autre type d’exploitation – non-létal – des baleines en tant que ressources halieutiques. En 2010, l’exploitation touristique des baleines en Islande rapporte plus que la vente de leur viande : Whale-watching ‘worth billions’ Les entreprises dewhale-watchingse développent et prospèrent grâce à l’utilisation responsable et durable des baleines et ce type de tourisme favorise le développement local. L’industrie qui a débuté en Islande en 1991 est en pleine expansion, avec plus de 60 000 visiteurs en 2002, dont 30% ont participé à une excursion de whale-watching (Hoyt, 2003). L’industrie généra £35 000 en 1991 et, grâce au développement du nombre de tours-opérateurs, l’augmentation de fréquentation atteint 3,7 millions de livres en 1997 (WDCS).
Voir également : L’UE accepte d’ouvrir les négociations pour l’adhésion de l’Islande… 

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