La traditionnelle chasse à la baleine, menée par les Iñupiat, un peuple du nord et nord-ouest de l’Alaska, aura attiré cette année pas moins de 80 ours polaires par jour en quête de nourriture. Un véritable record dont les origines de l’ampleur pourraient être liées aux changements climatiques.
Cette année, quatre-vingt ours polaires ont été aperçus chaque jour à proximité du village de Kaktovik, au nord-ouest de l’Alaska. La raison d’une telle invasion : la traditionnelle chasse à la baleine, menée par les Iñupiat. Selon Loren Holmes, journaliste à l’Alaska Dispatch, le rituel dure depuis environ 50 ans. A cette période, les marins se réunissent et partent en mer pêcher le cétacé qui assurera la survie du peuple tout au long de l’année. Une fois ramenée sur une plage de Kaktovik, la baleine est découpée et partagée entre chaque membre de la communauté. La carcasse et les restes de chairs sont finalement laissés à la merci des ours polaires. Une tradition, à laquelle les animaux semblent avoir pris goût. « Ils sont malins, ils savent à quel moment de l’année ils peuvent trouver de la viande sur la plage » explique au National GeographicSteven Amstrup, responsable scientifique à Polar Bear International. Selon le chercheur, le caractère charognard des ours polaires de la région n’est pas une découverte, mais jamais autant d’entre eux n’avaient été observés auparavant dans le passé. Une conséquence du réchauffement climatique ?Certains chercheurs pensent que le changement climatique et en particulier, le recul de la banquise arctique, pourrait être responsable du nombre record d’ours polaires observés à Kaktovik. Des études récentes suggèrent en effet que le retrait de la glace vers des régions plus au nord oblige les animaux à venir sur terre durant l’été. C’est en se promenant sur la côte, que de nombre d’entre eux découvrent et profitent alors des restes de baleines laissés par les pêcheurs. Si l’augmentation du nombre d’ours polaire peut paraître quelque peu insolite, elle représente pour les locaux un handicap de taille. « Je n’avais jamais vraiment réalisé à quel point ils étaient dangereux » souligne Loren Holmes. Avec l’arrivée des animaux à Kaktovik, la reporter comme tous les habitants a ainsi vu ses déplacements fortement se limiter : « On ne pouvait pas marcher de la piste d’atterrissage jusqu’au village ou encore du village à la plage. Le soir, nous étions contraints de rester à l’intérieur de nos maisons« .
Source : maxisciences.com (04.10.12) Voir également notre dossier complet sur le thème : La chasse baleinière…