COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Le chasseur solitaire d’Islande tente d’expédier 2 000 tonnes de viande de rorqual commun au Japon.
(Reykjavik, Islande – 24 mars 2014) – Kristjan Loftsson , le dernier chasseur de baleines d’Islande, tente actuellement d’exporter environ 2 000 tonnes de viande de rorqual commun en dépit des faibles débouchés pour ce produit et malgré l’opposition des Islandais et de la communauté internationale.
IFAW (Fonds international pour la protection des animaux – www.ifaw.org) a ouvert la polémique en Islande après avoir appris d’une source fiable cette semaine que des stocks de viande de rorqual commun étaient en cours de chargement à bord du cargo Alma dans le port de Hafnarfjörður, non loin de Reykjavík, pour être expédiés au Japon.
M. Loftsson a été aperçu à plusieurs reprises au cours des derniers jours à proximité de ce navire frigorifique battant pavillon chypriote , mais il nie avoir eu connaissance que ce navire transportait de la viande de baleine. Sur les caisses transportées par le navire, qui vient de prendre la mer, il est pourtant écrit en caractères japonais « Baleine surgelée ».
Le mois dernier, le gouvernement des États-Unis a annoncé la mise en œuvre de mesures de représailles pour sanctionner le massacre des baleines et le commerce de leur viande auxquels l’Islande se livre, en vertu du Pelly Amendment (qui accuse l’Islande de miner les efforts de la Convention sur le commerce international d’espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES)). La nature de ces mesures doit être détaillée par le président Barack Obama avant le 1 er avril. « Il y a quelque chose de louche là-dedans », confie Patrick Ramage, Directeur du programme Baleines d’IFAW. « Les Islandais ne consomment même pas de viande de rorqual commun. Envers et contre tous, M. Loftsson s’entête à vouloir ressusciter le commerce international de la viande de baleine, faisant fi des éventuelles sanctions qui pourraient peser sur lui et sur son pays. Pour l’heure, il s’efforce par tous les moyens de faire sortir ses stocks de viande de baleine surgelée hors du pays avant que les États-Unis ne sanctionnent l’Islande pour ses activités irresponsables. Tous ces efforts déployés pour redonner un nouveau souffle à cette industrie moribonde vont à l’encontre des intérêts du pays, qui a tout intérêt à favoriser l’essor du secteur de l’observation des baleines. » Le député islandais Thor Sigurdsson , qui travaille au sein du Mouvement des Verts et de Gauche, a pris la parole ce matin au sein du Parlement islandais, l’ Alþing , pour aborder ce sujet. S’adressant au ministre des A ffaires étrangères, il s’est interrogé sur les conséquences que l’attitude de M. Loftsson pourrait avoir sur les sanctions américaines et sur l’intérêt de l’Islande à autoriser l’exportation de la marchandise, compte tenu des circonstances . Le ministre a pour sa part répondu qu’il n’avait pas connaissance d’une telle cargaison. Ásbjörn Björgvinsson , Président de l’association pour le tourisme islandais, explique : « La chasse à la baleine sape les intérêts de l’Islande et détériore notre image à l’international, nos principaux partenaires étant fermement opposés à cette activité. L’observation des baleines serait pour nous un choix bien plus avisé. » Arni Finnsson , Président de l’INCA (Iceland Nature Conservation Association), ajoute : « Compte tenu de la faible demande pour ce produit sur le marché nippon, cette cargaison va probablement restée stockée longtemps dans l’un des entrepôts japonais de M. Loftsson. » Au cours des dernières années, M. Loftsson a régulièrement exporté de petites quantités de viande de rorqual commun vers sa société au Japon, malgré la demande marginale du marché nippon. Le rorqual commun compte pourtant parmi les espèces menacées d’extinction répertoriées par la liste rouge de l’ UICN. L’ été dernier , plusieurs ports et transporteurs européens ont publiquement refusé de participer au commerce de viande de baleine après avoir ouvert à Rotterdam et à Hambourg plusieurs conteneurs qui ont été renvoyés vers l’Islande. À son retour, le navire transportant la viande de baleines a été accueilli par des manifestations dénonçant l’absurdité du massacre des cétacés, dont la viande est vendue pour fabriquer des aliments pour chiens entre autres produits. Responsable du massacre de 280 rorquals communs dans les eaux islandaises entre 2006 et 2010, KristjanLoftsson avait suspendu son activité pendant deux ans, en 2011 et 2012, invoquant les difficultés rencontrées dans le commerce de la viande de cétacés avec le Japonaprès lepassage du terrible tsunami qui avait frappé le pays en 2011. Il a repris la chasse l’été dernier et a tué 134 rorquals communs au cours de la saison. En Islande, la chasse à la baleine de Minke , qui alimente principalement la demande nationale et touristique, est également en perte de vitesse. En 2012 , 52 baleines de Minke ont été tuées, malgré un quota fixé à 216 prises. L’année dernière, le nombre de prises a encore baissé pour atteindre 36 cétacés massacrés. En décembre 2013, le gouvernement islandais a élargi les quotas annuels à 229 baleines de Minke et 154 rorquals communs pour les cinq années à venir. IFAW collabore depuis plusieurs années avec les opérateurs touristiques islandais pour promouvoir l’observation des cétacés , une activité humaine et rentable, en lieu et place de la cruauté de la chasse. D estination phare pour pratiquer cette activité en Europe, l’Islande acc ueille chaque année 175 000 touristes venus admirer les baleines. Notes Un récent sondage commandé par IFAW montre que seuls 3 % des Islandais affirment consommer de la viande de baleine régulièrement. Ce sondage sur la position des Islandais vis-à-vis de la chasse à la baleine a été réalisé sur Internet par Capacent Gallup en octobre 2013 sur un échantillon de 1 450 personnes de 18 ans et plus résidant en Islande. Depuis quatre ans, IFAW déploie la campagne « Meet Us Don’tEat Us » (Venez à notre rencontre, ne nous mangez pas) en partenariat avec Icewhale, l’association des opérateurs touristiques d’observation des baleines islandaise. L’objectif : encourager les touristes visitant le pays à soutenir une observation responsable des baleines et à ne pas goûter à leur viande.En outre,IFAW a lancé le label « Whalefriendly Restaurants » pour promouvoir les restaurants qui se sont engagés à ne pas servir de viande de baleine. Environ 50 % des restaurants situés dans le centre-ville de Reykjavik ont d’ores et déjà adhéré à cette initiative et affichent le logo « WhaleFriendly », facilement identifiable par les touristes. Fin À propos d’IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux)
Fondé en 1969, IFAW sauve les animaux en détresse tout autour du globe. Grâce à des projets dans plus de 40 pays, IFAW vient en aide à tout animal le nécessitant, œuvre pour prévenir la cruauté envers les animaux et plaide pour la protection des animaux sauvages et de leurs habitats. Pour plus d’informations, visitez notre site web : www.ifaw.org . Suivez-nous sur Facebook et Twitter .
Source : tout-actu.com (24.02.14)
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