Ils ont été recensés, sur tout le littoral vendéen, par l’Observatoire pour la conservation des mammifères et oiseaux marins. Ils étaient morts, parfois blessés. Explications.
Où ont été retrouvés les dauphins échoués ?
Seize dauphins ont été retrouvés, ce lundi, échoués sur le littoral vendéen (le détail dans notre infographie ci-contre). ‘Il est probable qu’il y en ait ailleurs mais ils ne sont pas forcément visibles’, explique Willy Dabin, ingénieur d’études à l’Observatoire Pelagis pour la conservation des mammifères et oiseaux marins, basé à La Rochelle.
Cet organisme, financé par le ministère de l’Environnement, est alerté à chaque découverte d’un mammifère marin échoué. Les services municipaux retirent l’animal de la voie publique puis l’observatoire intervient pour réaliser des analyses et déterminer les causes de sa mort.
Pourquoi autant d’animaux retrouvés en une seule journée ?
Les vents d’est qui soufflent depuis quinze jours ont dû faire avancer les dauphins. ‘Avec le gros coup de vent de dimanche soir, ils sont venus s’échouer sur nos côtes‘, explique Willy Dabin.
Comment expliquer leur mort ?
Les morts peuvent être naturelles mais aussi accidentelles. Certains dauphins peuvent se retrouver prisonniers et ‘mourir d’asphyxie dans les filets de pêche des chaluts, traînés pendant six à huit heures’. Des captures qui reviennent de façon périodique et des échouages qui s’accroissent (voir infographie). En 2017, ‘sur 140 cétacés examinés, 90% sont morts à la suite de captures accidentelles’, poursuit l’ingénieur. Dans Ouest-France, hier, l’organisation écologiste Sea Shepherd dénonçait le phénomène et l’inaction des pouvoirs publics.
Pourquoi certains dauphins présentent-ils des ablations ?
Il s’agit ‘d’opérations de démaillage’. Il arrive qu’une partie du corps des dauphins soit coupée au couteau lorsque l’animal est pris dans les mailles du filet. Ces ablations sont réalisées lorsqu’ils sont morts.
Des solutions pour limiter les captures ?
L’observatoire Pelagis dialogue avec les professionnels de la pêche pour essayer de diminuer ces captures ‘d’un niveau inquiétant’. Ensemble, ils réfléchissent, notamment à un répulsif sonore pour éviter que les animaux n’entrent dans les engins. ‘À notre sens, le comportement du patron pêcheur peut aussi permettre d’éviter les captures, poursuit l’ingénieur. Quand on remonte un trait de chalut et qu’on commence à voir du dauphin dedans, on peut se décaler.’ Selon lui, les pêcheurs sont conscients du problème mais tout n’est pas avouable : ‘Une omerta peut se faire et il y a une raison économique à cela. C’est comme si la gendarmerie demandait à chaque conducteur de déclarer ses excès de vitesse : il y aurait peu de déclarations.’
Source : OuestFrance – Publié le 14/03/2018