Fanalei – îles Salomon – Le Dolphin Project confirme la mise à mort, le 9 mars dernier, de plus de cinq cents dauphins tachetés pantropicaux (Stenella attenuatta, ou unubulu*) dans le petit village de Fanalei, dans les îles Salomon. Depuis 2013, c’est le plus grand massacre de dauphins commis dans ces îles. Il a été perpétré par une trentaine de chasseurs partis en haute mer en quête des mammifères, à bord d’une vingtaine de pirogues. En février dernier, deux cents autres dauphins avaient déjà été chassés et abattus.

* unubulu = terme qui désigne le dauphin tacheté pantropical dans la langue locale

Depuis des siècles, les dauphins sont chassés de manière traditionnelle, à l’aide de moyens ancestraux, telles les pirogues et les pierres. Ces dernières sont frappées à l’unisson, sous la surface de l’eau, afin de rabattre les dauphins dans une mangrove voisine. Les dauphins sont ensuite chargés dans des embarcations et transportés sur la plage du village. Là, ils sont alignés, décapités et leurs corps dépecés pour être partagés. Presque tout le village y assiste. Aucune partie de l’animal n’est gaspillée, de la viande aux dents, très prisées par les habitants de Fanalei.

Chasse au dauphin pratiquée selon des méthodes traditionnelles, aux îles Salomon – Crédit : Dolphin Project.com

 

Des villageois des îles Salomon portent des colliers traditionnels, faits de dents de dauphins et de coquillages. Crédit : Lincoln O’Barry / Dolphin Project.com

« Dès leur plus jeune âge, les villageois développent une fascination pour les dents et la viande du kirio*. Le port de dents de dauphin lors d’événements clés, tels les mariages, reflète la haute valeur sociale et le prestige du kirio et de ses chasseurs, considérés comme habiles, vaillants, et solidaires. » explique le professeur Sarah Keene Meltzoff.

* kirio = terme signifiant “dauphin” dans la langue locale

Ces chasses pratiquées aux îles Salomon se déroulent généralement entre janvier et avril, quand la mer est calme. Ces îles sont le berceau des battues aux dauphins parmi les plus meurtrières au monde. Entre 1976 et 2013, le nombre annuel de dauphins tués atteignait une moyenne de 850 individus. Depuis qu’en 2015 le Dolphin Project a débuté une campagne à temps plein dans le village de Fanalei, cette moyenne est tombée à deux cent quarante-sept individus par an.

Village de Fanalei, dans les îles Salomon. Données sur la chasse au dauphin acquises d’après plusieurs sources.

 

Le jardin d’enfants Kirio financé par le Dolphin Project. Une fois équipée, l’école permettra la réduction des frais d’éducation sur l’île de Fanalei. L’éducation est coûteuse pour les insulaires. Photo : DolphinProject.com

Le mois de mai marquera le deuxième anniversaire du projet Kirio Kindergarten Dolphin. L’école sert de lieu de réunion et d’échange pour l’ensemble de la communauté, mais également de point d’ancrage permettant à notre équipe en visite d’organiser des séminaires sur la conservation marine. Actuellement, nous construisons une base permanente à Fanalei. Cela nous permettra de continuer à travailler avec la communauté pour développer des alternatives économiques durables à la chasse au dauphin, et à renforcer la protection marine dans la région.

Le Dolphin Project utilise la technique de la réalité virtuelle pour sensibiliser les villageois sur la condition des dauphins. Photo : Lincoln O’Barry / DolphinProject.com

 

© Traduction française par Léana Bağ et David Delpouy Réseau-Cétacés

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Source : Un article de Lincoln O’Barry – Publié le 15 mars 2018 sur le site du Ric O’Barry’s Dolphin Project
Crédits photos et images d’illustrations : Ric O’Barry’s Dolphin Project

 

 

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