Au Brésil se déroule actuellement la réunion annuelle de la Commission Baleinière Internationale (CBI). Une réunion marquée par des débats particulièrement intenses, le Japon souhaitant réexaminer le moratoire international sur la chasse aux grands mammifères marins, adopté en 1986.

La Commission Baleinière Internationale (CBI) s’est ouverte cette année par un discours prononcé par le ministre brésilien de l’Environnement, Edson Duarte, expliquant aux membres présents qu’il était temps non plus de reculer mais bien d’avancer, rappelant par ailleurs que la CBI a pour devoir de donner une impulsion décisive à la préservation des cétacés de notre globe.

Opposition du Japon 

Or, la Commission Baleinière Internationale est actuellement présidée par un Japonais, Jōji Morishita. Un pays tristement célèbre pour sa pratique de la chasse aux grands mammifères marins.

Morishita a cependant déclaré qu’il espère que cette réunion 2018 permettra de trouver une meilleure entente entre les pays pro-chasse (Japon donc mais aussi Islande et Norvège) et les opposants à cette cruelle pratique.

Idée ? « Changer de modèle, pour passer du rejet mutuel au respect mutuel », pour reprendre les termes du président de la CBI.

Double discours ? 

De belles intentions, mais qui peuvent cacher un double-discours de la part du représentant nippon.

« Notre défi lors de cette réunion est de savoir si nous pouvons concilier les deux différentes positions ou bien trouver une façon d’être en accord ou en désaccord tout en regardant vers l’avenir, plutôt que de passer notre temps à nous disputer » a expliqué M. Morishita lors de l’ouverture de la commission à Florianopolis, au Brésil.

Pourtant, personne n’oublie que le Japon pratique une chasse commerciale intensive des grands mammifères marins, en maquillant cette dernière sous une volonté « scientifique ».

Du côté de l’Islande et de la Norvège, on assume ouvertement la chasse commerciale, en expliquant sans véritable fondement scientifique que les populations globales de cétacés se sont suffisamment reconstituées pour pouvoir reprendre ces chasses pourtant désastreuses pour la santé des océans.

Ces trois pays ont l’intention de présenter à la Commission des textes en faveur de l’élargissement de la pêche des grands mammifères marins.

Farouches défenseurs 

« La proposition du Japon est hasardeuse d’un point de vue procédural et elle ramènerait la Commission Baleinière Internationale à une époque où elle présidait d’insupportables opérations de chasse », a expliqué Leigh Henry, du Fonds mondial pour la nature WWF.

Le Japon porte une proposition de « chasse durable », proposition d’emblée rejetée par des pays fervents défenseurs des cétacés comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou l’Union Européenne.

Quant au Brésil, celui-ci avance que la chasse à la baleine n’a aujourd’hui plus de sens, puisque la consommation de chair du grand mammifère marin s’est écroulée sur toute la planète. Le grand pays d’Amérique du Sud affiche un objectif ambitieux : permettre aux populations de baleines de se restaurer au point de retrouver leurs nombres pré-période industrielle.

La réunion de la CBI durera jusqu’au vendredi 14 Septembre. Les décisions sont adoptées à la majorité des 3/4, mais le Japon de son côté réclame un changement de règle pour adopter un vote à majorité simple.

Source : Oh my Mag – Publié le 11 septembre 2018
Photo de une : Pixnio

 

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