Scarlet / ‘J50 ′, une orque souffrante âgée de 3 ans et demi, disparue depuis le vendredi 7 septembre 2018, est présumée décédée.

Des scientifiques et des écologistes se sont battus pour la protéger, elle et le reste de son groupe. Des activistes se sont efforcés de sensibiliser le public sur la souffrance endurée par les mammifères. La NOAA (l’Agence Américaine d’Observation Océanique et Atmosphérique) et le ministère des Pêches et des Océans au Canada, ont déployé d’ultimes efforts pour sauver Scarlet.

Malgré tout, les orques résidentes du Sud de la mer des Salish ne comptent plus que 74 mammifères, en danger critique, oscillant entre la survie et l’extinction. Soixante-quatorze.

Alors que des photos prises de Scarlet avaient mis en évidence une « tête en forme de cacahuète » (signe d’une perte extrême de tissu adipeux donnant à la tête une forme concave) les experts s’étaient préparés au pire. Ainsi parlait Kenneth Balcomb, scientifique principal auprès du Center for​ Whale Research : « Nous sommes en train d’observer une population en route vers l’extinction. À moins que nous fassions quelque chose pour rétablir la population de saumon, nous ne verrons plus ces orques à l’avenir. »

Il y a moins de deux mois, un autre dauphin du même groupe, Tahlequah, avait donné naissance à un bébé qui succomba trente minutes plus tard. Pendant dix-sept jours, la mère en deuil n’a pas lâché son petit, portant son deuil aux yeux du monde d’une manière inédite. Et le monde a pu se rendre compte.

« Observer J50 au cours des trois derniers mois est ce à quoi ressemble l’extinction quand la survie est menacée par la privation de nourriture et une reproduction insuffisante. Non seulement les orques résidentes du Sud sont en train de mourir et sont incapables de se reproduire, mais leur présence rare dans la mer des Salish [du Nord-Ouest Pacifique] indique également qu’une nourriture adéquate leur fait défaut, là ou sur la côte. Conformément à un appel urgent lancé par l’American Fisheries Society en 2006, les migrations naturelles du saumon royal doivent être restaurées dans leurs aires de répartition afin d’éviter leur extinction. Nous savons depuis vingt ans que ces poissons, en particulier, sont essentiels au régime des orques résidentes du Sud. » ~ Communiqué de presse du Center for Whale Research du 13-09-2018.

Le groupe, qui n’a pas eu de naissance couronnée de succès depuis 2015, nécessite une intervention d’urgence. Depuis les années 1960, les orques résidentes du Sud ont été soumises à des agressions continues, allant de la capture au bruit et à la pollution chimique, leur empêchant l’accès à leur principale source de nourriture. Nous avons l’obligation éthique de faire tout ce qui est nécessaire pour les préserver de la disparition.

« L’orque Scarlet est morte de faim. C’est un désastre de plus causé par l’homme. Et le groupe entier des orques résidentes du Sud connaîtra le même sort, sauf intervention immédiate pour réunir les orques et le saumon royal. » ~ Ric O’Barry, Fondateur / Directeur du Dolphin Project.

 

© Traduction française par David Delpouy pour Réseau-Cétacés

————————————————————————————————————————–

Source & moyens d’action :  Scarlet J50 presumed dead
publié le 14 septembre 2018 sur le site du Dolphin Project
Photo de une : wikipedia.org

 

 

Loading...