« C’est le pénitencier des cétacés, sauf que ces bélugas et ces orques n’ont commis aucun crime. »

L’océan n’était qu’à quelques mètres seulement, mais les bélugas sauvages n’ont pu l’atteindre. Au lieu de cela, ils ont été pris au piège dans de minuscules enclos marins, où la seule chose à faire aujourd’hui est de nager en rond.

Les opérateurs russes ont récemment capturé en mer 90 bélugas et 11 orques avec la ferme intention de les vendre à des parcs marins et des delphinariums chinois, y compris des établissements proposant des programmes de nage avec des dauphins. Alors qu’ils s’efforcent de trouver acquéreur, les bélugas et les orques sont gardés dans un réseau de minuscules enclos marins situés dans la baie de Srednyaya, à proximité de la ville de Nakhodka, en Russie. De nouvelles images capturées par un drone ont révélé les mauvaises conditions de vie qu’offrent ces enclos.

« Les images parlent d’elles-mêmes » a confié à The Dodo la militante Oxana Fedorova, fondatrice de Save Dolphins, une organisation russe dévouée à la protection des animaux marins. « C’est le pénitencier des cétacés, sauf que ces bélugas et ces orques n’ont commis aucun crime. » […] « C’était déchirant au plus haut point de voir ces pauvres bébés confinés dans ces minuscules enclos, en train de tournoyer », a ajouté Oxana Fedorova. « Je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’ils endurent. »

Alors que la vidéo montre clairement les corps blancs distinctifs des bélugas, les orques ne sont pas visibles — on pense qu’elles sont séquestrées dans l’un des enclos couverts.

« Ils ne veulent pas être vus », a déclaré Oxana Fedorova. « Les personnes qui travaillent dans cet établissement sont très agressives. La semaine dernière, ils ont même agressé une militante de la protection animale dans le coin, et lui ont volé une carte mémoire contenant des images prises à l’aide d’un appareil multimédia. »

Il est également possible que certains bélugas soient gardés dans des containers de transport plutôt que dans des enclos ouverts, a expliqué Oxana Fedorova.

Selon Oxana, l’un des aspects les plus inquiétants du problème est que les animaux sont très jeunes.

« Ces images soulèvent des inquiétudes quant à la viabilité d’une telle capture, » a déclaré Oxana Fedorova. « Vous pouvez voir 90 bébés qui ont récemment été capturés en milieu sauvage, probablement issus d’une population. Comment cette population va-t-elle se reproduire si des bébés sont capturés chaque année ? Si la capture ne s’arrête pas, tant les bélugas que les orques suivront le chemin de l’extinction, si ce n’est pas déjà fait. »

Oxana espère que ces images seront largement diffusées dans les médias russes et internationaux et que le public parlera au nom de ces bélugas et de ces orques gardés en captivité.

« Nous espérons que ces images vont créer une vague de contestation pour stopper l’exportation de ces magnifiques créatures à destination de la Chine, ou de tout autre pays, et pour interdire une bonne fois pour toutes leur capture, » a déclaré Fedorova. « Plusieurs organisations russes coopèrent pour essayer de faire pression et obtenir une interdiction totale de ces captures. »

Pour aider à mettre un terme au commerce des bélugas et des orques sauvages, vous pouvez signer cette pétition.

© Traduction française par David Delpouy pour Réseau-Cétacés

Un article d’Elizabeth Claire Alberts publié le 8 novembre 2018 sur le site internet de The Dodo
Vidéo de une : Facebook

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