Faute de temps pour préparer ses bateaux, l’unique entreprise islandaise de chasse à la baleine a indiqué qu’elle ne chasserait pas les grands rorquals communs cette saison. Les associations de défense de l’environnement se sont félicitées de cette nouvelle.

L’unique entreprise islandaise de chasse au rorqual commun, le plus gros cétacé après la baleine bleue, a annoncé mercredi qu’elle renonçait à la saison 2019, faute de temps pour préparer sa flotte.

« Il n’y aura pas de chasse cette année », a indiqué un responsable de Hvalur hf., sous le couvert de l’anonymat. L’entreprise avait harponné 145 individus en 2018.

Les permis de chasse délivrés par le ministère islandais de la Pêche et de l’Agriculture après l’établissement de nouveaux quotas fin février sont arrivés trop tard, privant l’entreprise du temps nécessaire à la maintenance de ses navires, selon la presse locale.

Un quota de 209 rorquals communs jusqu’en 2023

Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) s’est félicité de cette annonce.

« C’est une bonne nouvelle », a réagi Sigursteinn Másson, le représentant islandais de l’ONG. « J’espère que cela permettra à tout le monde de revenir à la raison pour reconsidérer la situation afin qu’une nouvelle décision soit prise l’année prochaine », a-t-il dit.

Le ministère de la Pêche avait fixé au début de l’année à 209 le quota de prises annuelles pour le rorqual commun, et à 217 pour la baleine de Minke (aussi appelée petit rorqual) jusqu’en 2023.

Un bateau sortira en mer

S’il n’y aura donc pas de campagne de chasse au rorqual commun, l’entreprise IP-Útgerd ehf. spécialisée dans la chasse au petit rorqual a en revanche confirmé son intention de prendre la mer, avec un seul bateau. « Nous envisageons de sortir vers la fin juin ou début juillet », a indiqué son directeur général, Gunnar Bergmann Jónsson.

Il avait dû écourter l’été dernier son activité, invoquant une question de coûts. « Nous devons aller beaucoup plus loin des côtes qu’avant, nous avons donc besoin de plus de personnel, ce qui augmente les coûts », avait-il justifié.

L’activité avait connu un fort déclin en 2018 : six baleines de Minke avaient été harponnées, le plus faible bilan depuis la reprise de la chasse commerciale en 2003.

Deux pays au monde autorisent encore la chasse à la baleine

La chasse commerciale à la baleine a été interdite en 1986 par la Commission Baleinière Internationale (CBI) mais l’Islande, qui s’était opposée à ce moratoire, a repris la chasse dès 2003.

Le pays nordique est, avec la Norvège, le seul au monde à autoriser la chasse à la baleine. Le Japon pratique aussi la chasse mais officiellement à des fins dites scientifiques, même si une grande partie de la viande est ensuite écoulée sur le marché*.

Seule la chasse à la baleine bleue, interdite par la CBI, l’est aussi en Islande.

* Note de Réseau-Cétacés : le 26 décembre dernier, le Japon a annoncé sa décision de reprendre la chasse commerciale à la baleine dès juillet 2019. Contrairement à ce qui est dit dans l’article, il fait donc partie – avec l’Islande et la Norvège – des 3 pays à pratiquer la chasse commerciale à la baleine.

Source : ouest-france.fr, le 05.06.19
Photo : Michael L. Baird, commons.wikimedia.org

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