Deux baleines ont été harponnées lundi dans les eaux nippones, inaugurant ainsi la reprise de la chasse commerciale par le Japon. Mais ce n’est pas le seul pays au monde à chasser encore ces cétacés.

Lundi, le Japon a relancé officiellement la chasse commerciale à la baleine pour la consommation, après 31 ans d’arrêt. Les baleiniers n’iront pas tuer en haute mer, mais deux cétacés ont déjà été harponnés.

Pourquoi c’est important. La Commission Baleinière Internationale (CBI), qui existe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est chargée de réglementer la chasse à la baleine. En 1982, elle a voté un moratoire interdisant la chasse commerciale, qui est entré en vigueur en 1986. Celui-ci admet cependant la chasse à la baleine à des fins de « recherche scientifique ».

Japon

Le Japon avait débuté ses « missions de recherches » en Antarctique et dans le nord-est du Pacifique il y a respectivement 32 et 25 ans, renonçant alors à une pêche purement commerciale.

Il a décidé de quitter la CBI il y a six mois et de ne plus appliquer le moratoire. Le pays du Soleil-Levant autorise désormais d’ici décembre, dans sa zone économique exclusive, la chasse de 150 rorquals de Bryde, 52 baleines de Minke et 25 rorquals boréals – cette dernière espèce est classée « en danger » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Norvège

La Norvège a repris la chasse commerciale à la baleine en 1993. En 2002, elle a aussi repris ses exportations de produits baleiniers, interdites par la Convention internationale sur les espèces menacées, essentiellement vers le Japon.

En 2018, estimant que la chasse à la baleine était en train de péricliter, la Norvège a même relevé de 28% le quotas de baleine susceptibles d’être harponnées dans ses eaux.

Islande : pas de chasse cet été

L’Islande chassait déjà la baleine à des fins scientifiques, et a décidé de reprendre la chasse commerciale en 2003. Le ministère de la Pêche islandais avait fixé début 2018 à 209 le quota de prises annuelles pour le rorqual commun, et à 217 pour la baleine de Minke jusqu’en 2023.

Cependant, cet été, aucune baleine ne sera harponnée dans ce pays. Les permis de chasse délivrés par le ministère après l’établissement de nouveaux quotas fin-février sont arrivés trop tard, et l’unique entreprise islandaise de chasse au rorqual commun n’a pas eu le temps de faire la maintenance de ses navires. Celle spécialisée dans la chasse à la baleine de Minke a renoncé, car la pratique est devenue trop coûteuse, avec l’extension dune zone interdite de pêche, qui oblige les chasseurs à aller plus loin.

Danemark, Russie, États-Unis

Depuis sa création, la CBI reconnaît la chasse aborigène de subsistance à la baleine, autorisée pour le Danemark (au Groenland), dans la Fédération de Russie (en Sibérie), à Saint-Vincent-et-les Grenadines et en Alaska pour les États-Unis.

Aux îles Féroé, qui font partie du Royaume du Danemark, la chasse à la baleine est une tradition, largement vilipendée par les défenseurs des animaux, qui a aussi des conséquences dramatiques pour les humains. Ces derniers consomment la chair des baleines, qui présente une haute concentration en mercure à cause de la pollution des océans, et s’empoisonnent.

Source : bienpublic.com, le 02.07.19
Photo : en.wikipedia.org

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