Dès le début de la saison de pêche au homard et au crabe, les cordes de couleurs deviendront obligatoires. La corde devra identifier la région, l’espèce pêchée ainsi que la zone de pêche.
En permettant une meilleure identification des engins de pêche, le gouvernement fédéral souhaite mieux protéger les baleines noires, une espèce en voie de disparition.
La mesure découle d’un engagement qu’a pris Ottawa en 2019.
Cette nouvelle exigence a également pour objectif d’assurer l’accès au marché américain des produits de la mer en démontrant que le Canada a des règles comparables à celles en vigueur pour les pêcheurs américains.
Les détails de la mesure ont été précisés dans un avis envoyé aux pêcheurs par le ministère des Pêches et des Océans le 20 décembre dernier. Les nouvelles exigences s’inscrivent dans le cadre des efforts continus du gouvernement du Canada pour améliorer la surveillance des engins de pêche, s’attaquer au problème des engins fantômes et de mieux identifier les menaces envers les mammifères marins, en particulier la baleine noire de l’Atlantique Nord
, peut-on lire dans l’avis.
L’avis précise les couleurs à utiliser pour les cordages dans tous types de pêche à engins fixes non surveillées dans l’Est du Canada.
Sur les cordages, il y aura maintenant trois couleurs. Une couleur identifiant la région, une autre l’espèce et, pour la pêche au homard et au crabe, une troisième couleur identifiant les zones de pêche.
Il sera donc possible de distinguer les engins de pêche canadiens et américains impliqués dans l’empêtrement des baleines.
Le MPO (Ministère des Pêches et Océans) indique que d’autres mesures de gestion visant à protéger la baleine noire seront annoncées au cours des prochaines semaines.
Exigences américaines
Selon l’Acte de protection des mammifères marins des États-Unis, pour pouvoir exporter tous produits de la mer, les prises des partenaires commerciaux doivent avoir été capturées selon les exigences américaines à cet effet.
Ainsi, tous les pays voulant exporter des produits de la mer aux États-Unis devront prouver que leurs mesures de protection des mammifères marins sont les mêmes que dans ce pays, ou qu’elles sont d’une efficacité comparable.
Aux États-Unis, le marquage des engins de pêche est obligatoire dans le cadre de la pêche au casier.
En mettant en place une telle mesure, le Canada s’assure de conserver ses liens commerciaux avec son principal partenaire.
En 2017, le Canada était le principal exportateur de fruits de mer aux États-Unis avec des exportations d’une valeur de 4,3 milliards de dollars.
Après la mort de près de deux douzaines de baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent au cours des trois dernières années, certains politiciens, pêcheurs et environnementalistes américains ont déclaré que la réglementation canadienne en matière de pêche était trop laxiste.
Sans protection supplémentaire, ils demandent l’interdiction de certains produits de la mer canadiens.
Brian Guptill, un pêcheur de homard de l’île Grand Manan au Nouveau-Brunswick, affirme que l’initiative était primordiale pour assurer que le marché des exportations de fruits de mer canadien persiste.
Pour prouver que nous ne sommes pas le problème, le marquage des engins de pêche est la solution.
Environ 150 pêcheurs de homard de la côte-est de la Nouvelle-Écosse seront parmi les premiers touchés par l’élargissement du marquage des engins dès avril 2020.
Par ailleurs, le marquage obligatoire des engins de pêche est déjà en place pour certaines pêches dans le golfe du Saint-Laurent.
Avec les informations de CBC.
Source : ici.radio-canada.ca, le 13.01.2020
Photo : commons.wikimedia.org