La plupart des espèces n’arrivent pas à s’adapter au changement de températures de l’océan.

Les scientifiques tirent de nouveau la sonnette d’alarme. Depuis l’époque préindustrielle, les océans se sont réchauffés d’un degré Celsius en moyenne. Un changement qui n’est pas sans conséquence sur la faune et la flore. Les chercheurs rapportent dans Current Biology du 26 mars qu’ils ont constaté une augmentation générale du nombre d’espèces du côté des pôles, et leur disparition vers l’équateur.

« La principale surprise est l’ampleur des effets », explique l’auteur principal Martin Genner de l’Université de Bristol, dans des propos repris par Science Daily« Nous avons constaté la même tendance dans tous les groupes de vie marine que nous avons examinés, du plancton aux invertébrés marins, et des poissons aux oiseaux de mer. »

Cette nouvelle étude a analysé le comportement de 304 espèces marines, et comment il avait évolué au cours du siècle dernier. Juste comme les scientifiques l’avaient supposé, les études menées près des pôles ont montré une augmentation de la population d’une espèce, alors que celles menées près de l’équateur ont montré un déclin. Cela suggère que les espèces marines n’ont pas réussi à s’adapter à des conditions plus chaudes.

« Nous assisterons également à une perte continue de la vie marine »

Selon les chercheurs, une augmentation de la température de la mer de 1,5 °C d’ici 2050 continuera à accentuer l’abondance des espèces marines dans les pôles, et leur disparition au niveau de l’équateur. Cette situation serait désastreuse pour les populations côtières qui n’auraient plus de quoi se nourrir. Comme l’explique Martin Genner, cette découverte signifie bien que le changement climatique n’a pas seulement des conséquences sur la survie des espèces (avec une baisse de leur effectif), mais également sur leurs conditions de vie et plus précisément où ils vivent.

« Nous voyons des espèces comme le manchot empereur devenir moins abondantes à mesure que l’eau devient trop chaude, et nous voyons certains poissons comme le bar commun européen prospérer à leur limite polaire où ils étaient historiquement peu communs. »

Les résultats montrent que le changement climatique affecte les espèces marines de manière très cohérente et non négligeable.

« Si une partie de la vie marine peut bénéficier du réchauffement de l’océan, les résultats indiquent que nous assisterons également à une perte continue de la vie marine », déclare Martin Genner.

De nouvelles études devront être effectuées pour comprendre pourquoi les espèces n’arrivent pas à s’adapter à la hausse des températures, si c’est à cause de questions physiologiques, ou par manque de nourriture.

Source : Paris Match – Publié le 28.03.2020
Photo de une : Pixabay

h

Loading...