Chute de la demande, fermetures des points de vente, diminution des exportations, prix à la baisse… La pêche a subi de plein de fouet l’arrivée du Covid-19. Ce moment de répit pour les océans assombrit l’avenir d’une filière déjà moribonde.
- Port-en-Bessin (Calvados), reportage.
L’ambiance est lourde ce lundi 7 avril à la criée de Port-en-Bessin dans le Calvados. À la mi-journée, près de quinze tonnes de produits de la mer y ont été vendus, soit quatre à cinq fois moins qu’à l’habitude, selon un employé. « La pêche vit un drame absolu, les navires ne partent quasiment plus en mer » disait le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Didier Guillaume fin mars pour décrire le choc qu’a subi la filière dès les premières annonces de confinement.
« C’est d’abord la forte chute de la demande qui nous a fait arrêter de bosser. Nos principaux clients sont les cantines scolaires, les restaurants et les exportations en Espagne et en Italie » explique Tony, second d’un bateau, qui profite de cette pause pour bricoler son navire et réparer ses filets.
En effet, la fermeture des restaurants, des cantines scolaires, de certains points de ventes et des frontières a immédiatement bloqué à quai de nombreux bateaux dans tout le pays. Selon France AgriMer, cinq fois moins de poissons ont été pêchés durant la dernière semaine de mars à l’échelle nationale, qu’en une semaine les années précédentes à la même période. De plus, les habitudes de consommation des Français ont brusquement muté, ces derniers fuyant les étals de produits frais pour aller vers le congelé ou les denrées à longue conservation.
« Il était tout de suite impossible de continuer à pêcher, une sortie en mer ne remboursant même pas le prix du gasoil », continue le trentenaire normand, dorénavant confiné chez lui avec sa famille. « Chaque matin se pose la question de sortir ou non. À la criée, les prix fluctuent follement selon la demande, un kilo de roussette pouvant varier de quinze centimes à deux euros d’un jour à l’autre, contre trente centimes en temps normal ».
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Photo de une : Pixabay
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