Cet accord validé est le résultat d’un recours collectif intenté 6 ans plus tôt, qui estimait que SeaWorld avait trompé les investisseurs en soutenant que le documentaire « Blackfish » n’avait eu aucun effet néfaste sur la fréquentation du parc.

Six ans après que SeaWorld Entertainment ait été poursuivi pour avoir supposément trompé les actionnaires sur l’impact négatif de « Blackfish » sur la fréquentation du parc, un juge fédéral a accordé, le vendredi 24 juillet, le versement de 65 millions de dollars aux investisseurs lésés.

Bien qu’un accord sur le recours collectif de 2014 avait été trouvé en février, il ne pouvait entrer en vigueur tant qu’il n’avait pas été officiellement approuvé par le juge de district américain Michael Anello, lequel a statué vendredi.

Concluant que l’arrangement est « juste, raisonnable et adéquat », Michael Anello a souligné que « les plaignants ont correctement évalué le montant du règlement à 65 millions de dollars, comme étant significatif à tous les égards, et note qu’il représente un pourcentage significatif du maximum des dommages-intérêts globaux potentiellement recouvrables par les plaignants. »

Dans le cadre de l’accord, SeaWorld n’admet aucun manquement.

Tout au long du contentieux, SeaWorld a constamment soutenu qu’il n’existait aucune preuve que la société avait omis de divulguer des informations internes montrant que « Blackfish », et l’esprit d’opposition à la captivité animale qui l’entoure, avaient un impact négatif sur la fréquentation du parc.

Dans son mémoire écrit appuyant l’approbation de l’arrangement, Michael Anello note qu’en 2013 et tout au long de la période visée par le recours collectif, « la réaction des médias sociaux à Blackfish est restée soutenue. Le grand public a contacté SeaWorld, jurant de ne jamais visiter ses parcs à cause de Blackfish. De plus, la mauvaise publicité faite par Blackfish a conduit les partenaires et les sponsors à mettre fin ou à ajourner les partenariats et la promotion de SeaWorld.

Dans ce litige au long cours, les investisseurs ont affirmé qu’au moment où les dirigeants de SeaWorld ont finalement reconnu, le 13 août 2014, que la fréquentation du parc avait été affectée par « les demandes pressantes liées à la récente attention médiatique portée sur le projet de loi (interdisant l’élevage des orques en captivité) dans l’état de Californie », les actionnaires ont perdu près de 33% de la valeur de leurs actions SeaWorld en une seule journée.

L’année dernière, SeaWorld avait tenté de faire rejeter le recours collectif, mais Michael Anello a statué contre SeaWorld, et a tranché que le procès devait aller de l’avant, en déclarant qu ‘« un jury rationnel aurait pu conclure à la caractérisation d’une violation primaire de la loi fédérale sur les valeurs mobilières ».

Au début de l’année, les avocats représentant les investisseurs de SeaWorld ont déclaré que leur décision d’accord était guidée, en partie, par les risques potentiels de ne rien gagner ou presque à la fin d’un procès devant un jury.

Selon le règlement, le paiement potentiel par action des parts de SeaWorld est estimé à 1,05 $, bien qu’il puisse être encore plus bas après le retrait des frais d’avocat.

Dans le cadre de sa décision rendue vendredi, le juge Anello a également approuvé le montant des frais d’avocat demandés, s’élevant à 14,3 millions de dollars, soit 22% du fonds d’indemnisation, et celui des frais de justice, s’élevant à 2,1 millions de dollars.

Sont éligibles à une part du règlement les actionnaires ayant acheté des actions de SeaWorld entre le 29 août 2013 et le 12 août 2014, et ayant conservé l’investissement jusqu’au 13 août 2014 au moins, date à laquelle SeaWorld a finalement révélé un certain impact.      

Afin de commencer le processus de calcul de la distribution du règlement, l’administrateur des réclamations a jusqu’à présent envoyé plus de 20 000 avis aux membres potentiels du groupe d’investisseurs. Une fois qu’une décision finale aura été prise pour la distribution des fonds, les avocats des plaignants déposeront une requête en approbation.

SeaWorld a précédemment déclaré qu’il financerait le règlement total avec 45,5 millions de dollars en produits d’assurance, plus 19,5 millions de dollars en liquidités de l’entreprise. Le règlement intervient à un moment où certains de ses parcs commencent à peine à rouvrir, au milieu de la pandémie, tandis que d’autres, comme le parc SeaWorld de San Diego, sont restés fermés depuis la mi-mars. SeaWorld Entertainment devrait publier ses derniers résultats pour le deuxième trimestre le mois prochain.

Traduction par Léana Bağ pour Réseau-Cétacés d’un article de Lori Weisberg, publié le 24 juillet 2020 sur le site du quotidien américain The San Diego Union-Tribune.
Photo : Michael Lowin ~ fr.wikipedia.org

 

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