L’orque Tahlequah a mis au monde son nouveau bébé.

Aussi dénommée J35, cette orque résidente du sud, en danger de disparition, a touché les cœurs dans le nord-ouest du Pacifique et dans le monde entier, en août 2018, lorsqu’elle a perdu un bébé qui a vécu une demi-heure à peine. Elle a porté le petit pendant 17 jours sur une distance de 1 000 miles (1609 km), refusant de l’abandonner.

«C’est une nouvelle fabuleuse», a déclaré Ken Balcomb, directeur fondateur du Center for Whale Research, à propos du nouveau bébé, dont il a documenté la naissance samedi dernier dans les îles San Juan. Son sexe n’est pas encore connu.

On savait que Tahlequah, et plusieurs orques résidentes du sud, devaient mettre bas, suite à une récente enquête menée à l’aide d’un drone par John Durban, scientifique principal à Southall Environmental Associates , et Holly Fearnbach, directrice de recherche sur les mammifères marins à l’ONG SR3.

Les relevés photographiques sont utilisés pour évaluer la santé corporelle des résidentes du sud au fil du temps.

«Nous trouvons très encourageant le fait qu’elle ait mené à terme sa grossesse», a déclaré John Durban, samedi soir, dans un article consacré au bébé. «Et j’espère que notre surveillance permanente nous le montrera en bonne condition et nous permettra de documenter sa croissance.»

Chaque nouveau-né compte chez les pods J, K et L dans une population qui a diminué jusqu’à 72 orques, soit le nombre le plus bas depuis plus de 40 ans.

Les résidentes du sud sont récemment retournées aux îles San Juan, leur lieu de villégiature estivale pendant plusieurs semaines.

Samedi, avec son chien renifleur d’excréments, la scientifique Deborah Giles était à la surface de l’eau, en présence des trois groupe, pour collecter des échantillons de matières fécales des orques pour des recherches en cours menées par le Centre de Conservation Biologique de l’Université de Washington.

«Cette journée en compagnie des membres des trois groupes a été fantastique», a-t-elle envoyé par sms depuis son bateau. «Nous avons eu un franc succès en collectant sept échantillons, soit notre record quotidien de l’année.»

«Les orques se sont comportées un peu comme nous avions l’habitude de les voir, en socialisant entre elles, avec une incroyable activité à la surface.»

Ce type de comportement est devenu moins courant ces dernières années, à mesure que les remontées de saumons quinnats* diminuent et que les familles d’orques se dispersent pour chasser, et passer plus de temps à se nourrir qu’à socialiser.

Les orques résidentes du sud luttent pour survivre face à de multiples menaces, notamment le manque de saumon quinnat, leur nourriture préférée, le bruit des bateaux et les perturbations qui viennent leur compliquer la tâche de se nourrir, ainsi que la pollution.

Cette naissance du bébé de Tahlequah constitue la troisième chez les résidentes du sud depuis 2019 et, jusqu’à présent, les deux autres jeunes orques survivent encore.

*Note de Réseau-Cétacés : aussi appelé saumon chinook ou saumon royal.

Traduction par Camille Le Boité pour Réseau-Cétacés d’un article de Lynda V. Mapes, publié le 5 septembre 2020, sur le site d’actualités américain Seattle Times.
Photo de Une :
L’orque Tahlequah a mis au monde un nouveau bébé. Le petit, qui a la plus petite nageoire sur la photo, a été aperçu pour la première fois samedi dernier. Le deuil de Tahlequah suite à la perte de son bébé, en 2018, a suscité une inquiétude mondiale lorsque cette maman a porté le corps sans vie de son petit pendant 17 jours, sur une distance de 1000 miles (1609 km). Cette fois-ci, pour l’instant, tout va bien pour la famille des orques résidentes du sud et le nouveau-né du pod J.  (Sarah McCullagh / Pacific Whale Watch Association).

 

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