Depuis plusieurs années le nombre de cétacés retrouvés échoués sur les plages du littoral Atlantique augmente. Un rapport de l’observatoire Pélagis dénote 1200 petits cétacés échoués morts sur la côte Atlantique pour l’hiver 2019 et 993 à l’hiver 2020.

Après avoir mené plusieurs auditions avec des pêcheurs et des ONG, le Parti de la Nature a proposé des mesures pour lutter contre la mise en danger des cétacés.

Les menaces invoquées sont:

  • Le dérèglement climatique qui a des effets directs sur la migration et l’alimentation des cétacés. En effet, selon une étude d’une équipe de chercheurs du laboratoire marin de l’université de Plymouth (Royaume-Uni) « Le réchauffement des eaux provoque toute une série de phénomènes qui se conjuguent pour rendre plus difficile la reproduction du krill« , principale nourriture des baleines.
  • Les collisions dues au trafic maritime qui croît de 3 à 4% par an. Les grands cétacés évitent difficilement les bateaux qui naviguent à grande vitesse.
  • Le bruit marin qui, du fait de l’intensification du trafic maritime, envahit l’océan et perturbe l’ouïe des cétacés, leur principal sens. Les populations sont alors parfois amenées à quitter leurs habitats pour fuir ces nuisances sonores.
  • La pollution chimique :  les substances toxiques rejetées dans l’océan comme les métaux lourds se concentrent dans l’organisme des cétacés par le biais de leur nourriture et peuvent causer des tumeurs, des troubles des systèmes immunitaires et reproducteurs.
  • La pollution par les déchets. Ce n’est plus un secret pour personne, chaque année, 8 millions de tonnes de déchets en plastique se retrouvent dans les océans. Ces déchets menacent les écosystèmes marins et sont directement responsable de la mort d’environ 100 000 mammifères marins par an.
  • La pollution par les eaux usées qui apportent leur lots de bactéries, virus et parasites.
  • La chasse
  • Les captures accidentelles. 80% des dauphins autopsiés par Pelagis portent des traces de collision avec des engins de pêche : coupures, dents cassés, rostre abîmé, asphyxie. « Les pêcheurs vont dans les zones où il y a du poisson, les dauphins aussi » explique Yves Le Gall, responsable du service acoustique à l’Ifremer.

Des mesures ont été prises par le gouvernement pour pour protéger les mammifères marins contre toutes les causes de perturbation provenant des activités humaines, notamment avec les Accords sur la conservation des cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS) signés en 1996, ainsi que la création du Sanctuaire Pélagos dans le bassin Corso-Liguro-Provençal. Cependant, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la France (ainsi que l’Espagne et la Suède) le 2 juillet 2020 car elle estime que ces trois pays « n’ont pas pris les mesures suffisantes pour surveiller les prises accessoires dans leurs eaux et par leurs navires ni utiliser les moyens de la PCP (Politique Commune de la Pêche) et de la Directive Habitats pour protéger ces espèces« .

Les préconisations du Parti de la Nature sont :

  1. Poser des Pingers, des répulsifs acoustiques, sur les bateaux afin d’éloigner les cétacés qui ont pris l’habitude de venir manger les poissons pris dans les filets de pêche et qui peuvent se retrouver coincés à leur tour.
  2. Fermer la pêche pendant les périodes de reproduction des cétacés dans le golf de Gascogne durant 4 mois.
  3. Repérer et éviter les cétacés en équipant tous les navires de pêche volontaires du Logiciel REPCET, un système informatique de surveillance des positions de baleines pour les navires. Son objectif est de limiter les risques de collisions car il permet de signaler, partager et recevoir en temps réel les positions de cétacés.
  4. Marquer les dauphins après chaque capture accidentelle afin de pouvoir corréler plus facilement ces captures et les échouages.
  5. Créer un fond assurantiel pour les pêcheurs soit sous forme de fond d’investissement qui servirait à indemniser les pertes réelles de chiffre d’affaire en lien avec ces mesures environnementales, soit sous forme d’une assurance propre au secteur de la pêche, dont le capital des cotisations serait valorisé pour aider à financer des caméras d’embarquement ou de renouveler les filets de pêche pour des filets 100% biodégradables et/ou conçus pour réduire ou éviter la capture accidentelle des cétacés.
  6. Consolider les moyens donnés à l’observatoire Pelagis et en faire un observatoire indépendant.
  7. Définir et délimiter les zones et les périodes  à forte présence de cétacés et donc considérées à risques.
  8. Réduire la vitesse de navigation et les activités de pêche autorisées en fonction de ces zones et/ou de ces périodes.
  9. Assurer la formation des pêcheurs à la question des mammifères marins et à l’impact des activités humaines sur leurs populations ainsi que sur les enjeux environnementaux comme le fait déjà le sanctuaire Pelagos en Méditerranée.
  10. Imposer (à terme) la présence de caméras à bord des bateaux de pêche ce qui permettrait de prendre connaissance en toute transparence et en toute objectivité des espèces de poissons ou de mammifères remontées.
  11. Diffuser le guide et le label « High Quality Whale Watching » créé par l’ACCOBAMS en collaboration avec le Sanctuaire Pelagos, qui identifie les excursionnistes impliqués volontairement dans une démarche éco-résponsable et respectant un code de bonne conduite limitant l’impact de l’activité sur les cétacés et contribuant à leur préservation.
  12. Relancer le groupe de travail des coureurs du large, constitué de navigateurs, de pêcheurs et d’ONG et développer une initiative « marins respectueux des cétacés ».
  13. D’ici 2030, protéger 30% d’aires marines dont 10% en protection forte en métropole, de manière à non seulement protéger la biodiversité mais permettre également à la biomasse de se reconstituer et donc de bénéficier à l’économie de la pêche.
  14. Gouvernance – Mettre en place un groupe de travail élargi à la capture accidentelle de cétacés mais aussi à tous les acteurs de la mer.

Ces mesures sont proposées par Catherine Chabaud, députée européenne, Loïc Dombreval, député des Alpes-Maritimes, Jimmy Pahun, député du Morbihan, Maud Lelièvre, secrétaire générale du Parti de la Nature, Christophe Madrolle, secrétaire général de l’UDE, Philippe Mathis, fondateur des « Citoyens de l’Anneau », Jules Pasquier membre du Bureau des Jeunes Démocrates, Frédérique Tuffnell, députée de Charente-Maritime, Yann Wehrling, président du Parti de la Nature.

Source: Le Parti de la Nature – Publié le 03.02.2021
Image de Une: Pixabay

 

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