Les ours polaires sont en grande difficulté en Arctique. Une étude récente s’est toutefois intéressée à la physiologie de ces animaux dans le contexte de fonte des glaces. Selon les chercheurs, les ours polaires utilisent aujourd’hui jusqu’à quatre fois plus d’énergie pour survivre. D’autres animaux tels que les narvals sont également dans une situation peu enviable.
Les ours polaires s’épuisent plus rapidement
La fonte des glaces de l’Arctique préoccupe à différents niveaux. En 2019, des chercheurs se demandaient si ce phénomène pouvait être responsable ou non de la diffusion de virus. Néanmoins, l’une des préoccupations revenant le plus souvent est la survie de la faune locale, dont le symbole est pour tous incarné par le célèbre ours polaire. Nombreuses sont les preuves circulant sur la toile concernant ses difficultés au quotidien.
Anthony Pagano travaille pour la Société de zoologie San Diego (États-Unis). Son étude parue dans le Journal of Experimental Biology rappelle que les ours polaires sont physiologiquement conditionnés pour utiliser le moins d’énergie possible. Habituellement, ils restent assis près des trous de respiration dans la glace afin d’attraper les phoques, leur principale source de nourriture. Malheureusement, les phoques se font aujourd’hui plus rares et la surface de la glace diminue de 13 % par décennie depuis 1979.
Selon Anthony Pagano, les ours polaires de l’Arctique doivent aujourd’hui nager trois jours en moyenne pour trouver des phoques. Leur seul autre choix est de parcourir de longues distances sur la terre ferme à la recherche de nourriture. Afin d’égaler l’énergie disponible dans un phoque annelé adulte, l’ours doit trouver l’équivalent de 1,5 caribou, 216 œufs d’oie des neiges ou trois mètres de camarine, une plante à fruits poussant dans la région.
Même combat pour les narvals
Les résultats de l’étude en question vont dans le même sens que des travaux antérieurs évoquant une possible disparition quasi totale de l’ours polaire d’ici à 2100. Néanmoins, d’autres animaux sont évidemment concernés. Citons par exemple les narvals qui doivent également dépenser plus d’énergie pour se nourrir. Aujourd’hui, les narvals sont contraints de descendre à environ 1 500 mètres de profondeur pour chasser le flétan noir, leur proie de prédilection. Toutefois, ils doivent impérativement remonter à la surface pour respirer. Il faut aussi savoir qu’en raison du réchauffement climatique, la glace se déplace rapidement, tout comme les trous d’air. Or, les chercheurs ont noté que les narvals adaptent la vitesse, la profondeur et la durée de leurs plongées en fonction de la quantité limitée d’oxygène dans leurs muscles et leur sang. Autrement dit, toute erreur d’adaptation pourrait fatalement entraîner une noyade.
Les ours blancs et les narvals sont donc sur la corde raide en Arctique et d’autres animaux sauvages pourraient suivre le même chemin. Selon les chercheurs de l’étude, c’est le cas des bélugas, renards polaires et autres bœufs musqués. Aujourd’hui, le monde arctique est plus que jamais imprévisible pour ces animaux.
Source: Science Post – Publié le 02.03.2021
Image de Une: Pixabay
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