Entre décembre 2020 et avril 2021, près de 50 observateurs indépendants ont embarqué dans le golfe de Gascogne sur des navires de pêche. Sur les 369 marées réalisées, 35 captures accidentelles ont été observées.
Le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a fait état mardi de chiffres « encourageants » en matière de réduction des captures accidentelles de mammifères marins dans le golfe de Gascogne cet hiver, appelant à « poursuivre » et « intensifier » les actions en cours.
Entre décembre 2020 et avril 2021, près de 50 observateurs indépendants ont embarqué dans le golfe de Gascogne sur des navires de pêche. Sur les 369 marées réalisées, 35 captures accidentelles ont été observées, indique le comité dans un communiqué, soulignant le « caractère très accidentel de ces captures ».
Concernant le nombre d’échouages de petits cétacés en 2021, il a été « inférieur de plus de 30 % par rapport à la moyenne des quatre années précédentes », soit 702 échouages entre le 1er janvier et le 15 avril, contre une moyenne de 1 031 entre 2017 et 2020, indique la structure citant un bilan de l’observatoire scientifique Pelagis.
Des chiffres à prendre avec précaution
Plusieurs paramètres peuvent expliquer cette baisse, selon le CNPMEM, dont des conditions météo parfois moins favorables qu’en 2020 pour la dérive des carcasses ou la généralisation sur les chalutiers pélagiques français et espagnols de pingers, ces dispositifs acoustiques pour éloigner les cétacés.
« Les professionnels de la mer ne peuvent se satisfaire ou se gratifier de ces chiffres encourageants, il est primordial de poursuivre et d’intensifier les actions en cours », assure le comité, citant un projet visant à tester l’utilisation de caméras sur des navires de pêche. Cinq en ont déjà été pourvus et 20 autres le seront d’ici fin 2021, selon le CNPMEM, qui estime en outre que « si le nombre de déclarations (de captures accidentelles) reste encore insuffisant au regard du nombre d’échouages, il est en nette progression par rapport à l’année dernière avec 84 déclarations enregistrées à date ».
« Le chemin parcouru montre que cette synergie entre professionnels et scientifiques est une méthode efficiente pour toujours mieux maîtriser l’impact de la pêche sur la faune marine », assure dans le communiqué le directeur général du comité Jean-Luc Hall.
« Il nous est pour l’instant impossible d’interpréter la diminution des échouages en 2021 par rapport à ceux observés depuis 2017 », a réagi Hélène Peltier de l’observatoire Pelagis. « Ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution », a de son côté jugé Lamya Essemlali, présidente de l’ONG Sea Shepherd France, évoquant notamment les conditions météo propices cet hiver à un éloignement des carcasses de dauphins vers le large.